Un mot d’histoire
Le projet de créer une revue culturelle portant le titre Estuaires est né en 1985. C’est le Centre de réadaptation professionnelle de Capellen, fort d’une expérience éditoriale antérieure et disposant des structures adéquates, qui a édité les 9 premiers numéros de la revue.
En se donnant une nouvelle assise et en créant une association sans but lucratif dénommée «Estuaires», l’édition de la revue est assurée, à partir de 1989, par cette nouvelle association.
Synonyme d’ouverture, de dialogue, d’espace et de rencontre avec l’autre, le titre de la revue exprime tout le programme des éditeurs : se mettre au service de la création, de la diffusion et du rayonnement du message poétique et créer un réseau de signes, d’interrelations et de connivences faisant ressentir la vitalité de la création poétique dans ses merveilleuses différences. C’est ainsi que les éditeurs ont pu offrir aux lecteurs un éventail diversifié de cultures humaines et de paysages littéraires. En témoignent les 481 auteurs et 107 artistes (peintres, sculpteurs, photographes...) qui ont été présentés aux lecteurs sur un total de 4.450 pages.
La présentation nous permet d’ailleurs de distinguer facilement trois parties :
- une partie consacrée aux textes littéraires inédits (poésies, essais, critiques) venus du monde entier;
- une partie plus thématique sous forme de dossier;
- une partie réservée aux arts.
Se défiant de tout esprit de chapelle et suscitant un constant plaisir de découverte et de lecture, Estuaires a su donner à la poésie sa capacité de remuement, de remise en cause et d’interrogation. Une multitude de voix, une multitude d’éclairages et une extrême variété de tons.
Loin de tout conformisme béat, Estuaires est devenu une revue culturelle offrant une palette riche et surprenante à ses lecteurs. Un travail de tissage serré, un agencement subtil, une interaction de thèmes et de visions. Un itinéraire avec ses ramifications, ses crues, ses îles et ses courants profonds. Une revue qui ne s’est fermée à aucune recherche poétique, à aucune démarche dialectique.
La spécificité d’Estuaires s’est exprimée dans les critères de qualité concernant les textes, les contributions artistiques et la typographie.
Autres paramètres : son orientation francophone et multiculturelle. En 2002, la revue culturelle Estuaires a disparu du paysage éditorial luxembourgeois. Dans une excellente monographie intitulée Comme une promesse…, Tom Reisen, membre du Comité de rédaction, fait le bilan de cette longue et passionnante aventure.
Et miracle, la promesse a été tenue : avec la publication, en 2005, d’une anthologie consacrée au thème du «Mur», Estuaires a inauguré une nouvelle activité éditoriale. Cette anthologie thématique constitue le premier ouvrage d’une collection qui abordera d’autres thèmes caractérisant la vie socio-culturelle de notre époque.
En outre, une attention particulière sera portée sur la création poétique. Estuaires se propose d’éditer annuellement, sous l’appellation «COLLECTION 99» deux recueils de poésie réunissant chaque fois un auteur luxembourgeois et un auteur étranger.
Comme une nouvelle promesse…..comme une nouvelle aube.